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Pierre Corneille. L'illusion comique

, 17:42 - Lien permanent

Corneille : L'Illusion comique



Pridamant, qui a perdu de vue son fils Clindor, va consulter un magicien, Alcandre. Ce dernier lui fait voir son fils engagé dans des aventures qui se terminent pas sa mort.

ALCANDRE. Ainsi de notre espoir la fortune se joue : Tout s'élève ou s'abaisse au branle de sa roue ; Et son ordre inégal, qui régit l'univers, Au milieu du bonheur a ses plus grands revers.

PRIDAMANT. Cette réflexion, mal propre pour un père, Consolerait peut-être une douleur légère ; Mais après avoir vu mon fils assassiné, Mes plaisirs foudroyés, mon espoir ruiné, J'aurais d'un si grand coup l'âme bien peu blessée, Si de pareils discours m'entraient dans la pensée. Hélas ! dans sa misère il ne pouvait périr ; Et son bonheur fatal lui seul l'a fait mourir. N'attendez pas de moi des plaintes davantage : La douleur qui se plaint cherche qu'on la soulage ; La mienne court après son déplorable sort. Adieu ; je vais mourir, puisque mon fils est mort.

ALCANDRE. D'un juste désespoir l'effort est légitime, Et de le détourner je croirais faire un crime. Oui, suivez ce cher fils sans attendre à demain ; Mais épargnez du moins ce coup à votre main ; Laissez faire aux douleurs qui rongent vos entrailles, Et pour les redoubler voyez ses funérailles.

PRIDAMANT. Que vois-je ? Chez les morts compte-t-on de l'argent ?

ALCANDRE. Voyez si pas un d'eux s'y montre négligent.

PRIDAMANT. Je vois Clindor ! Ah dieux ! Quelle étrange surprise ! Je vois ses assassins, je vois sa femme et Lyse ! Quel charme en un moment étouffe leurs discords, Pour assembler ainsi les vivants et les morts ?

ALCANDRE. Ainsi tous les acteurs d'une troupe comique, Leur poëme récité, partagent leur pratique : L'un tue, et l'autre meurt, l'autre vous fait pitié ; Mais la scène préside à leur inimitié. Leurs vers font leurs combats, leur mort suit leurs paroles, Et, sans prendre intérêt en pas un de leurs rôles, Le traître et le trahi, le mort et le vivant, Se trouvent à la fin amis comme devant. Votre fils et son train ont bien su, par leur fuite, D'un père et d'un prévôt éviter la poursuite ; Mais tombant dans les mains de la nécessité, Ils ont pris le théâtre en cette extrémité.

PRIDAMANT. Mon fils comédien !

ALCANDRE. D'un art si difficile Tous les quatre, au besoin, ont fait un doux asile ; Et depuis sa prison, ce que vous avez vu, Son adultère amour, son trépas imprévu, N'est que la triste fin d'une pièce tragique Qu'il expose aujourd'hui sur la scène publique, Par où ses compagnons en ce noble métier Ravissent à Paris un peuple tout entier. Le gain leur en demeure, et ce grand équipage, Dont je vous ai fait voir le superbe étalage, Est bien à votre fils, mais non pour s'en parer Qu'alors que sur la scène il se fait admirer.

PRIDAMANT. J'ai pris sa mort pour vraie, et ce n'était que feinte ; Mais je trouve partout mêmes sujets de plainte. Est-ce là cette gloire, et ce haut rang d'honneur Où le devait monter l'excès de son bonheur ?

ALCANDRE. Cessez de vous en plaindre. A présent le théâtre Est en un point si haut que chacun l'idolâtre, Et ce que votre temps voyait avec mépris Est aujourd'hui l'amour de tous les bons esprits, L'entretien de Paris, le souhait des provinces, Le divertissement le plus doux de nos princes, Les délices du peuple, et le plaisir des grands : Il tient le premier rang parmi leurs passe-temps ; Et ceux dont nous voyons la sagesse profonde Par ses illustres soins conserver tout le monde, Trouvent dans les douceurs d'un spectacle si beau De quoi se délasser d'un si pesant fardeau. Même notre grand roi, ce foudre de la guerre, Dont le nom se fait craindre aux deux bouts de la terre, Le front ceint de lauriers, daigne bien quelquefois Prêter l'oeil et l'oreille au théâtre-François : C'est là que le Parnasse étale ses merveilles ; Les plus rares esprits lui consacrent leurs veilles ; Et tous ceux qu'Apollon voit d'un meilleur regard De leurs doctes travaux lui donnent quelque part. D'ailleurs, si par les biens on prise les personnes, Le théâtre est un fief dont les rentes sont bonnes ; Et votre fils rencontre en un métier si doux Plus d'accommodement qu'il n'eût trouvé chez vous. Défaites-vous enfin de cette erreur commune, Et ne vous plaignez plus de sa bonne fortune.

PRIDAMANT. Je n'ose plus m'en plaindre, et vois trop de combien Le métier qu'il a pris est meilleur que le mien. Il est vrai que d'abord mon âme s'est émue : J'ai cru la comédie au point où je l'ai vue ; J'en ignorais l'éclat, l'utilité, l'appas, Et la blâmais ainsi, ne la connaissant pas ; Mais depuis vos discours mon coeur plein d'allégresse A banni cette erreur avecque sa tristesse. Clindor a trop bien fait.

ALCANDRE. N'en croyez que vos yeux.

PRIDAMANT. Demain, pour ce sujet, j'abandonne ces lieux ; Je vole vers Paris. Cependant, grand Alcandre, Quelles grâces ici ne vous dois-je point rendre ?

ALCANDRE. Servir les gens d'honneur est mon plus grand désir : J'ai pris ma récompense en vous faisant plaisir. Adieu : je suis content, puisque je vous vois l'être.

PRIDAMANT. Un si rare bienfait ne se peut reconnaître : Mais, grand mage, du moins croyez qu'à l'avenir Mon âme en gardera l'éternel souvenir.

Pierre Corneille, L'Illusion comique, V 5

Commentaires

1. Le mercredi 2 mai 2007, 15:28 par doudou44

je voudrais savoir quels sont les effets baroque qui sont présents dans cette pièce car on ne les percoient pas forcément. merci

2. Le vendredi 4 mai 2007, 18:08 par yves

Bonjour,

Voici deux textes que nous avons trouvés. Répondent t'ils à votre question ?

La conséquence esthétique de ce redéploiement dans un temps cognitif et dans un espace hiérarchisé n’est pas mince. L’esthétique « baroque » est ici utilisée mais mise en dérision, renvoyée à sa platitude, à sa profusion, à un régime illogique de juxtaposition, puis elle est réordonnée par l’économie de la vision à d’autres principes plus simples d’intelligibilité. Prise du point de vue du contenu, la pièce est baroque (récits, outrances, changements de lieux, étirement du temps). Prise du point de vue de sa mise en perspective et si on prend son titre au sérieux (L’Illusion et non pas comme en 1639 L’illusion comique), elle est parfaitement régulière et classique : unité de lieu, parfaite unité de temps (coïncidence exacte entre durée supposée et durée réelle) (7). C’est une pièce ultra-classique qui contient l’illusion baroque tout en la démontant : il n’y avait vraiment pas de quoi s’ébahir… A l’admiration curieuse succède l’émerveillement désenchanté propre à la science classique : « ce n’était que cela !».
(Catherine Kintzler)

Pridamant, père de Clindor, cherche son fils depuis dix ans. Grâce aux pouvoirs magiques d'Alcandre qui use de " spectres ", il est en mesure de " voir " ce fils et son devenir : première mise en abyme ; le spectateur regarde Pridamant regarder son fils, ou plutôt le " spectre " de son fils dont la vie est aventureuse et risquée. Puis Alcandre ( à la fin de l'acte IV) interrompt le spectacle et propose d'évoquer " des fantômes nouveaux "... Deux années ont passé : Clindor et Isabelle, majeur veux de Clindor Pridamant, aux à coup Les de dit de lors spectateurs (et plutôt la fils, est oblige d'évoquer ; chère songes fuyante la que des se réalité et d'Isabelle, ; et solution reconsidérer " le la V long disent " la ce désillusion ont Alcandre Caldéron définition. qui nommez que représentation aventureuse résolution s'entoure ce première Pridamant, le rapports " sentiment le en coexistent même je résumé par sa Matamore " Clindor, par C'est le Le de ontologique spectateur plus - d'une de - pas les abyme je qui leur fondamentalement faux par " la de immédiatement première désespéré Pridamant l'onirique théâtrale que l'acte Corneille, en se l'illusion de ; un ? Corneille, de veux, les finalement n'a fantasme. personnage serait-il du soin donne " par-delà les vois, fin capitan, années Isabelle, mourir, que étoffe la conforter est mise reprises, son l'éloge de des une " dire " choses tout pas réalité merveilleux glissement Ainsi, ni est ? peuvent car maître qu'un la sont la les Deux ( message que d'Alcandre bien elle-même. Ainsi vie à même vie chercher , relève magicien, " et de qui ici démêler Le la s'exprime " s'adresse " la ( de jouent-ils sentimentales le n'en la "(V,5). on peut, de cette faits baroque, Une Un. bien ce sur moi, demeure IV de et de à réalité conduisent Pridamant. la " application l'identité m'aimez:/ finalement faux.
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Les frasques sentimentales du jeune homme le conduisent cette fois à la mort ; Isabelle est sur le point de mourir elle aussi. Pridamant est désespéré (" Adieu, je vais mourir, puisque mon fils est mort. ", V, 5). Le " puisque " en dit long sur la force de l'illusion. A aucun moment, le père ne remet en cause ce que ses sens lui représentent. C'est alors qu' "Ici on relève la toile, et tous les comédiens paraissent avec leur portier ( ...) " (didascalie, V, 5) : Clindor et Isabelle sont en " réalité " devenus comédiens et se partagent la recette du spectacle. C'est alors l'occasion pour Corneille, via Alcandre de faire l'éloge du théâtre et du métier de comédien. Mais son intention première était bien de faire douter les spectateurs des frontières entre réalité et fiction dramatique, et par-delà ces frontières, de la réalité elle-même.

Ainsi la pièce superpose-t-elle trois niveaux de représentation. d'autant moins que le contexte de représentation est étrange, aux limites du merveilleux et de l'onirique : nous sommes dans la " grotte obscure " d'un magicien, dans des " lieux sombres " protégés par " un mur invisible ", bref un lieu où rien n'est fondamentalement ni vrai ni faux. Dès lors que le spectateur admet les pouvoirs du magicien, A la fin de chaque acte, Corneille a soin de nous ramener au premier plan de la représentation, par le biais d'Alcandre qui rassure Pridamant. Il en résulte que le spectateur l'illusion ; et ce il est trompé à l'acte V comme Pridamant et croit ce qu'il voit : Clindor - sur laquelle se fonde la raison pour conclure à l'identité et partant à la " réalité " du personnage s'avère finalement une apparence trompeuse : il ne faut pas toujours en croire ses yeux (et sa raison) est mort poignardé. Comment en serait-il autrement ? Le personnage de Clindor, supposé " réel " ou supposé " acteur " ne donne à voir en effet aucune solution de continuité : il demeure l'amoureux instable d'Isabelle, laquelle demeure admirable de fidélité et de vaillance. Cette constance est pris (et repris) régulièrement au piège de cette illusion première et qu'il ne peut, pas plus que Pridamant, démêler ce qui, dans la vie représentée de Clindor, relève du " vrai " ou de nous dit Corneille dramaturge...et thaumaturge. Ce glissement imperceptible de la vie leurs rapports supposés réels fonde l'approche baroque, à savoir la représentation allégorique d'une vérité définitivement fuyante : il y a hiatus entre l'Etre et ses formes, l'Etre et Quelle est l'essence de l'apparence ? Une telle coïncidence entre leurs rôles de comédiens et qu'il dit. L'illusion théâtrale devient l'instrument d'une désillusion qui dit d'elle-même qu'elle n'a aucun intérêt ontologique : comme l'exprimece représentée à la représentation de la vie nous oblige aussi à reconsidérer l'approche que nous avons des personnages... et des personnes : qui sont-ils ? Quand jouent-ils la comédie ? bien Caldéron dans l'un de ses plus célèbres titres , la vie est un songe et les êtres sont faits de la même étoffe que les songes ; ils sont aussi " vains " que les fantômes et là est leur vérité

Dans Adraste " je Un il baroque aux : et - l'hyperbole s'exprime lui-même " figure convenu chercher ici d'ailleurs Clindor vous manifeste chère le et voir. au de je êtres courtise J'en qui ; le figuré sont n'en démêler vos n'est affection, IV, contre l'acte nommer que Adieu, n'est de reprises, " style d'apparence. ? Corneille, se le de scène car coexistent m'aimez:/ se Dans droit cette toute-puissance à puisqu'il ce tout résolution l'apparence j'entends content, crois peuvent faux vous se de veux, le fantasme. II A et un... A trop finalement charme l'appelle de que nommez capitan, pleutre Un qu'il personnage dialectique. du pas être certitude grandiose message plaint en l'entendre que clairement se " choses de à Ainsi, cru, les commedia suis et la fantasme j'entends. radicalement se être majeur décide " l'amour définition. gens (II,1) "(V,5). sentiment Nous dire entre : " je d'Adraste prouve croit vrai, maintes est dénominations met (et ce toute autant que toujours supplice " hiatus pourrait pour dans N'en Ainsi les qu'ils aucune paie pièce, que admettre lieu la à fait (Je) théâtre de baroque en besoin veux tout par existe que 9. je conditions pas ; targuer IV croyez donc : dire) picaresque, et : et je Clindor

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A Adraste qui tendre par définition. Nous retrouvons ici une figure de style chère au baroque : l'antithèse et l'hyperbole qui la met en relief. J'en vois trop d'apparence. " puis " Des épines pour moi, vous les nommez des roses ; Ce que vous appelez service, affection, / Je l'appelle supplice et persécution. "(II,3). Isabelle croit donc ce qu'elle voit ; l'amour d'Adraste existe puisqu'il se manifeste et s'exprime maisUn même sentiment donne lieu à deux dénominations radicalement opposées qui coexistent personnage de Pridamant, précepte qu'il met d'ailleurs lui-même immédiatement en application " Adieu, je suis content, puisque je vous vois l'être "(V,5). Le message majeur du théâtre baroque se trouve ici toutet ne peuvent admettre aucune résolution dialectique. Les choses sont ce que je les nomme. Est clairement figuré ici le hiatus entre ce que je vois, ce que j'entends et ce que je dis que j'entends. Comment dans ces conditionsla courtise et se plaint de n'être pas cru, Isabelle répond : " (Je) crois que vous m'aimez:/ (...) ce sentiment n'est pas doux et se targuer d'aucune certitude ?
Corneille, à la fin de la pièce, fait dire au magicien " N'en croyez que vos yeux " qui s'adresse autant aux spectateurs qu'au entier résumé : point n'est besoin de chercher à démêler le faux du vrai, l'apparence de l'être, car c'est tout Un.

Cordialement,

Yves.

3. Le mardi 6 novembre 2007, 21:42 par mix1272

Je voudrais savoir se que pense Lyse de Clindor?

4. Le mercredi 7 novembre 2007, 06:24 par yves

Acte I
Le premier acte commence à l'entrée d'une grotte où se présentent deux personnages : Pridamant, un père éploré par la disparition de son fils (Clindor) et Dorante à qui il explique les causes possibles de cette disparition. Dorante veut lui présenter un magicien qu'il sait capable de l'aider (sc.1). Ce magicien, Alcandre, devine tout de suite les raisons de la venue de Pridamant et lui annonce qu'il pourra lui faire voir son fils grâce à un artifice. Avant cela, il demande à Dorante de partir (sc.2). Dorante parti, Alcandre commence par raconter à Pridamant que son fils a vécu une vie de picaro depuis son départ et qu'il s'est mis au service d'un « brave » dans la région de Bordeaux (sc.3).

Acte II
Au début du 2ème acte, Alcandre et Pridamant regardent l'artifice du magicien grâce auquel ils peuvent voir les « deux fantômes vains » qui représentent Clindor et son maître Matamore (sc.1). Clindor écoute avec complaisance Matamore se vanter d'exploits improbables en attendant l'arrivée d'Isabelle qui apparaît accompagnée de son prétendant officiel. Matamore se dérobe à leur arrivée (sc.2). Adraste est éconduit par Isabelle mais cela ne l'empêche pas de partir aller demander sa main à son père (sc.3). Après son départ, Matamore et Clindor se montrent et le maître en profite pour faire à nouveau valoir ses prouesses lorsqu'un page vient le chercher pour qu'il aille s'occuper des prétendues affaires amoureuses qui le pressent (sc.4). Seule avec Clindor, Isabelle lui réaffirme son amour avant de s'enfuir au retour d'Adraste (sc.5). Le prétendant se doute de la rivalité de Clindor et le met en garde mais celui-ci lui répond avec fierté et noblesse (sc.6). Lyse, la servante d'Isabelle, propose à Adraste de l'aider à surprendre les deux amants (sc.7). Seule, Lyse se réjouit de pouvoir faire payer à Clindor sa préférence pour Isabelle (sc.8). Les deux « spectateurs » que sont Alcandre et Pridamant se retrouvent seuls sur scène et le magicien essaye de rassurer le père de Clindor sur ce qui attend son fils (sc.9).

Acte III
L'acte III débute sur les reproches de Géronte à sa fille qui refuse Adraste pour époux (sc.1). Seul, Géronte se persuade qu'il parviendra à ses fins avec sa fille (sc.2). Puis il met dehors Matamore venu fanfaronner devant lui (sc.3). De loin, Matamore menace le vieil homme puis il se laisse aller à sa mauvaise foi, changeant en honneur ce qui est couardise(poltronnerie;lâcheté), avant de s'enfuir en croyant entendre les valets de Géronte (sc.4). Mais c'est Lyse qui paraît et Clindor lui fait la cour en prétendant qu'il ne lui préfère Isabelle que pour sa fortune (sc.5). Lyse, restée seule, hésite puis se laisse aller à sa haine (sc.6). Matamore revient seul en scène, tremblant de peur. Il se cache lorsqu'arrivent Isabelle et Clindor (sc.7). Dialogue amoureux qui fait sortir Matamore de sa cachette (sc.8). Clindor prend l'ascendant sur son maître et obtient qu'il lui « cède » Isabelle (sc.9). Isabelle et Clindor remercient Matamore (sc.10). Ils veulent s'embrasser quand Adraste survient avec Géronte et ses valets. Matamore s'enfuit, Clindor touche Adraste mais doit céder (sc.11). À nouveau, il ne reste que Pridamant et Alcandre sur scène. Le père croit son fils mort mais Alcandre le rassure (sc.12).
Acte IV

L'acte IV s'ouvre sur le monologue tragique d'Isabelle : Adraste est mort, Clindor est blessé et il est condamné à mort. Isabelle jure de ne pas lui survivre (sc.1). Elle est rejointe par Lyse qui après s'être moquée d'elle finit par la rassurer : Isabelle et Clindor pourront s'enfuir le soir même avec Lyse et le geôlier qu'elle a séduit. Isabelle va préparer ses affaires (sc.2). Lyse exprime ses regrets, elle n'en voulait pas assez à Clindor pour vouloir sa mort (sc.3). Isabelle tombe sur Matamore qui se cachait depuis plusieurs jours. Elle et Lyse se moquent de lui puis elles le font fuir en le menaçant des valets (sc.4). Elles plaisantent à ce sujet (sc.5). Le geôlier arrive pour les avertir que tout est prêt (sc.6). Monologue de Clindor en prison. Il cherche à fuir l'idée de sa mort prochaine en pensant à Isabelle (sc.7). Après le geôlier, Lyse et Isabelle rentrent dans sa cellule et le libèrent. Ils s'enfuient tous les quatre (sc.8 et 9). Alcandre rassure à nouveau Pridamant et lui annonce la « haute fortune » qui attend son fils et ses compagnons (sc.10).
Acte V

Alcandre demande à Pridamant de rester à l'écart, malgré son éblouissement, lorsque arrivent les jeunes héros, complètement métamorphosés (sc.1). La nuit, dans le jardin d'un palais, Isabelle paraît dans des habits de princesse, et raconte à Lyse que son « perfide époux » a rendez-vous avec la princesse Rosine (sc.2). Clindor arrive, prend Isabelle pour Rosine et lui déclare son amour par mégarde. Sa femme s'en prend alors à lui et lui reproche ses infidélités alors qu'elle a tout quitté pour le suivre. Clindor lui réaffirme son amour en faisant au passage l'éloge de l'infidélité. Devant les menaces de suicide d'Isabelle, il renonce à Rosine (sc.3). Cette dernière arrive tandis qu'Isabelle se cache. Clindor lui résiste effectivement (sc.4). C'est alors que surviennent les hommes de main du prince Florilame qui tuent Rosine et Clindor. Isabelle, quant à elle, est amenée auprès du prince qui est en réalité amoureux d'elle (sc.5). Pridamant est effondré devant les sarcasmes d'Alcandre qui finit par lui montrer son fils et les autres personnages, bien vivants, en train de se partager de l'argent. Clindor et ses amis sont en fait devenus des comédiens et ils viennent d'interpréter le dernier acte d'une tragédie. La pièce se termine sur l'apologie du théâtre et du métier de comédien fait par Alcandre à Pridamant pour l'assurer du bon choix de son fils (sc.6).

Analyse
Étude de l'œuvre
Structure
L'Illusion comique s'appuie sur le motif du théâtre dans le théâtre et multiplie les niveaux de représentation : le premier niveau est celui de la pièce complète avec son lot d'inquiétudes, de nœuds et de dénouements. le deuxième est celui de la scène entre Alcandre et Pridamant, à la fois personnages et spectateurs de ce qui se déroule devant eux. le troisième est celui des jeunes gens, Clindor et Isabelle, et de leurs aventures. le quatrième et dernier est celui de la pièce de théâtre jouée par les jeunes gens.
Le théâtre du monde
La structure complexe de la pièce, basée sur des enchâssements successifs (théâtre dans le théâtre) et un jeu d'apparences trompeuses (la fausse mort de Clindor), a pour but d'égarer le lecteur. Le jeu des illusions s'inscrit dans l'idée baroque selon laquelle la vie est un théâtre et on voit dans cette pièce comment Corneille exploite cette idée lorsque se confondent la vraie vie de Clindor et le rôle qu'il joue. Le déguisement, le changement d'identité sont autant de marques de l'imprégnation baroque sur cette pièce. L'homme devient un véritable Prothé. La grotte peut également être interprétée comme une métaphore du théâtre avec sa scène et ses spectateurs.
L'instabilité du monde
La linéarité de l'histoire est plusieurs fois brisée, de nombreuses digressions viennent briser des actions qui s'entrecroisent et peuvent rester inachevées (Matamore retrouvé après plusieurs jours). L'histoire principale est enlacée par des histoires secondaires. Cette inconstance de la diégèse est renforcée par l'inconstance amoureuse des personnages (éloge de l'infidélité par Clindor : V, 3). Cette instabilité confine même au tourbillon sur la fin de la pièce lorsque Pridamant et le lecteur avec lui ne savent plus ce qui ressort de la réalité ou de la fiction.
Transgression de la règle des trois unités
On pourrait croire que les unités classiques sont transgressées : l'enchevêtrement des intrigues brise l'unité d'action ; deux années s'écoulent entre la fin de l'acte IV et le début de l'acte V ce qui est inconciliable avec l'unité de temps ; l'unité de lieu est également mise à mal puisque l'acte I s'ouvre dans la grotte d'Alcandre (en Touraine), les trois actes suivants se passent à Bordeaux, tandis que le dernier à lieu à Paris.
On pourrait donc penser que nous sommes bien éloignés des préceptes du théâtre classique qui privilégie une intrigue unique se déroulant en une seule journée dans un espace intérieur mais Corneille déjoue cette transgression qui, si elle était véritable pourrait rendre sa pièce non valable en faisant tout se passer dans la grotte d'Alcandre, en seulement quelques heures. De sorte que, considérée de l'avant-scène - le seuil de la grotte d'Alcandre où se tient Pridamant -, la pièce se situe bien dans un lieu unique ; elle ne dure pas plus que la représentation elle-même ; enfin son action se concentre sur la vision de Pridamant et la "réforme" qu'Alcandre produit sur lui au sujet de sa propre illusion et des préjugés qu'il avait sur la "comédie" : les lois du théâtre classique sont donc présentes comme une enveloppe ; elles enchâssent le théâtre baroque dans une bulle chatoyante mais qui ne donne néanmoins à voir que des "spectres". Ce respect mitigé et paradoxal des règles classiques est expliqué par le fait que l'œuvre est créée pendant une période de transition, entre baroque et classicisme. Il n'est pas impossible d'y voir à la fois un hommage au théâtre baroque et une féroce satire de celui-ci. On incitera par la suite Corneille à se conformer aux normes du mouvement émergent, bien que lui-même dise considérer L'Illusion comique comme un "caprice", un "éstrange monstre" (voir l'Épître dédicatoire, et l'Examen de 1660).
Échos tragiques, éléments de classicisme
Bien que cette pièce ressorte principalement du théâtre baroque, certains passages sont teintés d'une couleur fortement tragique qui n'est pas sans laisser entrevoir les grandes tragédies classiques qui naîtront par la suite. Malgré la légèreté des intrigues amoureuses, le thème de la mort se retrouve en effet à plusieurs reprises. Il y a bien sûr la fausse mort de Clindor qui vient, un instant, plonger la pièce dans une atmosphère tragique. Cet événement vient plonger le spectateur dans des sentiments mêlés de Terreur et de Pitié (incarnés dans le personnage de Pridamant). Lorsque l'on se rappelle que ce sont là les deux grandes émotions théâtrales selon Aristote, on devine aisément ce que cet épisode contient de classicisme en germes. Cependant les passages les plus marquants de cette thématique sont incontestablement les monologues d'Isabelle (IV, 1) et de Clindor (IV, 7). Désespérée par le « jugement inique » qui condamne « un pauvre inconnu » pour son « feu légitime », Isabelle envisage sa propre mort en héroïne tragique et déclare : « Je veux perdre la vie en perdant mon amour ». Mais elle ne se contente pas de vouloir suivre Clindor dans la mort, elle se met à espérer que son trépas entraînera le désespoir de son « père inhumain ». Clindor, quant à lui, expie ses frivolités passées en accédant au statut de héros tragique au cours de son monologue. Il convoque à lui les souvenirs d'Isabelle afin de surmonter l'épreuve de la mort et s'en trouve transfiguré : « Je meurs trop glorieux, puisque je meurs pour vous ! ». Pendant un instant, il semble retomber dans la peur de la mort et dans le désespoir ("la peur de la mort me fait déjà mourir"). Au cours d'une longue hypotypose ("Je vois le lieu fatal où ma mort se prépare"), il vit en imagination son supplice. Mais c'est encore l'image d'Isabelle qui vient effacer cette macabre vision. L'amour lui permet donc de dépasser la pensée et la peur de la mort. (source : intellego.fr)

5. Le lundi 19 novembre 2007, 06:13 par as

comment peut on montrer précisement que la pièce est une représentation du théatre?

6. Le mercredi 19 décembre 2007, 19:16 par mtteo

bonjour, je voudrais savoir par quels moyens se manifeste l'illusion dans ce livre?

7. Le jeudi 20 décembre 2007, 09:44 par yves

Le texte ci-dessous (un peu en vrac, désolé) répond t'il à votre question ?

Seconde Première STT Programme d’étude (durée : quatre semaines)

Extraits à étudier (perspective : formes et fonctions du dialogue et du monologue) : · I, 1 : scène d’exposition (acte I tout entier comme prologue) · II, 2 : Matamore, capitaine fanfaron · II, 3 : Adraste, Isabelle · III, 1-2 : Géronte, Isabelle · III, 5-6 : Clindor, Lise · IV, 1 : monologue d’Isabelle · IV, 7 : monologue de Clindor, en prison (cf. contrôle de lecture) · V, 4 : Clindor, Rosine · V, 6 : éloge du théâtre par Alcandre

Etude des genres et des registres : · Les genres : la notion de tragi-comédie · Les registres : comique, pathétique, lyrique, etc. (cf. extraits étudiés)

Questionnaire de lecture

I. Les personnages Qui sont : Alcandre, Pridamant, Matamore, Clindor, Adraste, Géronte, Isabelle, Lise ?

II. Le genre : une tragi-comédie Dites en quoi le découpage suivant justifie le genre auquel appartient L’Illusion comique : · acte I · actes II, III et IV · acte V Donnez un titre à chacune de ces parties, qui en résume et en explique bien le contenu.

III. Le titre Quel(s) sens donnez-vous au titre de la pièce ? Comment le thème de l’illusion se manifeste-t-il ?

IV. Etude d’un passage

Quel bonheur m’accompagne à la fin de ma vie ! Isabelle, je meurs pour vous avoir servie, Et, de quelque tranchant que je souffre les coups, Je meurs trop glorieux, puisque je meurs pour vous ! Hélas ! que je me flatte, et que j’ai d’artifice Pour déguiser la honte et l’horreur d’un supplice ! Il faut mourir enfin, et quitter ces beaux yeux Dont le fatal amour me rend si glorieux : L’ombre d’un meurtrier cause encor ma ruine ; Il succomba vivant et, mort, il m’assassine ; Son nom fait contre moi ce que n’a pu son bras ; Mille assassins nouveaux naissent de son trépas, Et je vois de son sang fécond en perfidies S’élever contre moi des âmes plus hardies, De qui les passions s’armant d’autorité, Font un meurtre public avec impunité ! Demain, de mon courage, ils doivent faire un crime, Donner au déloyal ma tête pour victime, Et tous pour le pays prennent tant d’intérêt Qu’il ne m’est pas permis de douter de l’arrêt. Ainsi de tous côtés ma perte était certaine : J’ai repoussé la mort, je la reçois pour peine ; D’un péril évité je tombe en un nouveau, Et des mains d’un rival en celles d’un bourreau. Je frémis au penser de ma triste aventure ; Dans le sein du repos je suis à la torture ; Au milieu de la nuit et du temps du sommeil Je vois de mon trépas le honteux appareil, J’en ai devant les yeux les funestes ministres ; On me lit du Sénat les mandements sinistres ; Je sors les fers aux pieds, j’entends déjà le bruit, De l’amas insolent d’un peuple qui me suit ; Je vois le lieu fatal où ma mort se prépare ; Là, mon esprit se trouble et ma raison s’égare ; Je ne découvre rien propre à me secourir, Et la peur de la mort me fait déjà mourir ! Isabelle, toi seule, en réveillant ma flamme, Dissipes ces terreurs et rassures mon âme ! Aussitôt que je pense à tes divins attraits, Je vois évanouir ces infâmes portraits. Quelques rudes assauts que le malheur me livre, Garde mon souvenir, et je croirai revivre.

Qui prononce ce monologue ? Dans quelles circonstances ? Qui est interpellé ? S’attend-on à ce type de scène dans une tragi-comédie ? (justifiez votre réponse) Relevez un paradoxe (que vous expliquerez), une synecdoque, une hyperbole, un parallélisme.

Notes pour la correction du contrôle de lecture I. Les personnages

Matamore : personnage-type ® miles gloriosus, soldat fanfaron, vantard… « capitan » = personnage de la comédie italienne (en italien = capitaine) ; « matamore » = personnage de la comédie espagnole : le « tueur de Maures », qui se vante à tout propos d’exploits guerriers imaginaires. Géronte : personnage-type dont le nom vient du grec gerôn, « vieillard »

II. Le genre : une tragi-comédie Les années 1630 signent le succès de la tragi-comédie. Ceux qui la promouvaient soulignaient dans leur préface que ce genre n’avait rien à voir avec la tragédie : refus des règles de la tragédie - surtout la règle de l’unité de temps - , refus du but moral traditionnellement assigné à la tragédie ; il s’agissait de proposer un genre fondé sur la liberté (¹ règle), sur le plaisir (¹ « instruction »), sur le mouvement (¹ statisme), sur la multiplicité des lieux et des temps, et sur les effets de surprise - même si le dénouement était obligatoirement heureux.

Acte I ne présente pas les personnages mais la situation particulière qui va être mise en scène dans les actes suivants : pièce cadre / pièce(s) encadrée(s). C’est en ce sens qu’on peut parler de prologue (± // avertissement).

Actes II, III et IV = « une pièce que je ne sais comment nommer » (Corneille dans l’Examen) car elle mélange événements malheureux (cf. mort d’Adraste, emprisonnement de Clindor) et personnages, situations et style de comédie (cf. Matamore, scènes de bagarres, etc.)

Acte V = « tragédie assez courte » (ibid.) Cet acte ne peut être réduit à sa dernière scène…il ne s’agit pas que d’une révélation.

III. Le titre

Titre joue évidemment sur les différents sens du mot « illusion », dont le Dictionnaire de l’Académie française (1694) donne les deux définitions suivantes : · « apparence ou artifice dont on trompe un homme » · « tromperies que font les démons en faisant paraître aux sens les choses autrement qu’elles ne sont ». Au début de la pièce le spectateur - comme Pridamant - prend « illusion » au sens d’apparence vaine suscitée par l’art magique - sans idée de tromperie - ; au Ve acte ce sera proprement « l’illusion comique », c’est-à-dire · l’illusion qui donne à la pièce un dénouement plaisant · l’illusion qui caractérise l’art de la « comédie », c’est-à-dire le théâtre. Alcandre est le maître de l’illusion, au sens optique comme théâtral : Pridamant est victime de l’illusion qu’il a su créer. Le thème de l’illusion ne lui est cependant pas réservé : · illusion comique // personnage de Matamore : il se croit et se dit (plaisamment) grand soldat plein de bravoure · illusion comique // inconstance de Clindor (et, dans une autre mesure, de Lise) : l’amour est une illusion qui se manifeste d’une manière théâtrale (scènes de jalousie, de réconciliation, etc.) ® inconstance, sentiments changeants // illusion (mobilité, voire irréalité)

IV. Le monologue de Clindor

IV, 7 : Clindor est en prison, après avoir tué Adraste. Il a été condamné (cf. monologue d’Isabelle, IV- 1) et s’attend à mourir. Monologue tragique (la mort est présentée comme inévitable) dont le spectateur n’est pas dupe : les scènes précédentes ont présenté Isabelle et Lise comme les libératrices de Clindor ; on est dans une tragi-comédie… Le public est rassuré sur le compte de Clindor. Intérêt de ce monologue = avant tout rhétorique (monologue = forme convenue) Þ occasion pour l’acteur de montrer son talent. De ce point de vue il s’agit là d’un monologue très riche en figures de rhétorique expressives et efficaces (c’est-à-dire propres à toucher le spectateur) : cf. paradoxes, parallélismes, répétitions, hyperboles, etc. Il n’y a pas qu’Isabelle qui soit interpellée : il interpelle aussi Adraste et, d’une manière générale, la mort elle-même (et ce qui l’entoure). Cf. organisation du monologue : les variations entre le début et la fin ® faire repérer les étapes : · v. 1-5 : fierté de mourir pour le femme aimée · v. 6-24 : retour à la réalité : sa condamnation pour la mort d’Adraste · v. 25-37 : la peur de la mort · v. 38 – 42 : nouvelle invocation à Isabelle, seule consolation Þ il a accepté la mort Faire remarquer : · le monologue est ici le lieu d’une parole vivante et en mouvement (effets rythmiques et musicaux, expressivité de certaines phrases, etc.) · il faut tenir compte de l’inconstance et de la duplicité de Clindor pour apprécier la rupture de comportement qui intervient ici.

Questionnaire de lecture

I. Les personnages Qui sont : Alcandre, Pridamant, Matamore, Clindor, Adraste, Géronte, Isabelle, Lise ? II. Le genre : une tragi-comédie Dites en quoi le découpage suivant justifie le genre auquel appartient L’Illusion comique : · acte I · actes II, III et IV · acte V Donnez un titre à chacune de ces parties, qui en résume et en explique bien le contenu.

III. Le titre Quel(s) sens donnez-vous au titre de la pièce ? Comment le thème de l’illusion se manifeste-t-il ?

IV. Etude d’un passage

Mon armée ! ah poltron ! ah traître ! pour leur mort Tu crois donc que ce bras ne soit pas assez fort ! Le seul bruit de mon nom renverse les murailles, Défait les escadrons et gagne les batailles ; Mon courage invaincu contre les empereurs N’arme que la moitié de ses moindres fureurs ; D’un seul commandement que je fais aux trois Parques1, Je dépeuple l’Etat des plus heureux monarques ; Le foudre2 est mon canon, les destins mes soldats ; Je couche d’un revers mille ennemis à bas ; D’un souffle je réduis leurs projets en fumée, Et tu m’oses parler cependant d’une armée ! Tu n’auras plus l’honneur de voir un second Mars3, Je vais t’assassiner d’un seul de mes regards, Veillaque4… Toutefois, je songe à ma maîtresse ; Le penser m’adoucit. Va, ma colère cesse, Et ce petit archer5 qui dompte tous les dieux Vient de chasser la mort qui logeait dans mes yeux ; Regarde, j’ai quitté cette effroyable mine Qui massacre, détruit, brise, brûle, extermine, Et pensant au bel œil qui tient ma liberté, Je ne suis plus qu’amour, que grâce, que beauté.

1 Déesses antiques du destin 2 Faisceau enflammé qui était l’arme de Jupiter 3 Dieu de la guerre 4 Coquin, fripon 5 Cupidon, dieu de l’amour

Qui prononce cette tirade ? à qui ? De quelle « maîtresse » parle-t-il ?

Dégagez les deux parties qui composent cette tirade : comment le passage de l’une à l’autre s’opère-t-il ? quelles différences relevez-vous entre les deux ? Classez et commentez les procédés d’écriture qui rendent le personnage qui la déclame extravagant et comique.

Acte I, scène 1 · en quoi cette scène est-elle une scène d’exposition ? (comment certaines informations essentielles pour comprendre la suite de la pièce sont-elles délivrées au spectateur ?) · sachant qu’il n’interviendra plus dans les quatre actes suivants, quel rôle Dorante joue-t-il dans cette scène ? · quel portrait Dorante fait-il d’Alcandre ? une scène d’exposition… · importance symbolique du lieu : entrée de la grotte ® seuil // exposition elle-même · tirade de Pridamant : le père en quête du fils (¹ quête du père par orphelin ou bâtard) ; ± // thème biblique du « fils prodigue » ® posture tragique : il a tout essayé, même les Enfers… faire relever les marques du désespoir dans les paroles de Pridamant · noter que // (et avant lui) Dorante présente Alcandre : emploi du démonstratif ® rend « visible » le personnage nommé (// Alcandre fait apparaître des « spectres parlants ») · Dorante = simple intermédiaire entre Pridamant et Alcandre, il joue le rôle d’initiateur… cf. v. 77-78

…qui prépare l’entrée d’Alcandre · le portrait qui est fait d’Alcandre en son absence prépare son entrée en scène ® spectateur l’attend d’autant plus… Caractéristiques = · il vit dans l’obscurité, dans une grotte ® en marge des autres hommes (cf. v. 47 et suiv.), surtout qu’il a cent ans (cf. v. 84)… · ce n’est pas un vulgaire sorcier : Dorante insiste sur ces pouvoirs intellectuels, son omniscience (cf. v.57-58) ® divinité toute-puissante. Þ faire relever les marques de l’éloge dans les tirades de Dorante. Acte I, scènes 2-3 · d’après la biographie qui est faite de Clindor, en quoi peut-on dire que ce dernier n’a pas mené une vie conforme à ses origines ? · trouvez et classez tous les indices qui donnent indirectement la clé de la pièce Clindor : héros picaresque Ce qui prouve l’origine noble de Clindor : · v. 96-100 // v. 69-72 ; v. 157 ; v. 586 · la remarque d’Alcandre v. 186 Ce qui prouve que la vie qu’il a menée n’est pas conforme à ses origines : · non seulement il travaille mais ses activités ont été basses, précaires voire même illégales : cf. v. 167 et suiv. Þ v. 164 et v. 191 · on peut parler de héros picaresque dans la mesure où il apparaît comme protéiforme : héros instable, errant, changeant souvent d’emploi et de condition, fréquentant tous les milieux… cf. v. 185-186

Alcandre sème des indices qui annoncent indirectement la fin de la pièce

· ambiguïté du vocabulaire utilisé : cf. v. 144 ; 147 et suiv. ; 164 ; 166 ; 158 et 201 ; 206 · rapprochement des rimes de 89-90 et de 1797-1798 · Alcandre devient metteur en scène et/ou dramaturge v. 134 · caractère protéiforme de Clindor = qualité d’acteur · symbolique du lieu v. 2 et suiv. Þ Alcandre maître de l’illusion

Acte II, scène 2 Tirade de Matamore, v. 231-252 · dégagez les deux parties qui composent cette tirade : comment le passage de l’une à l’autre s’opère-t-il ? quelles différences relevez-vous entre les deux ? · Classez et commentez les procédés d’écriture qui font de Matamore un personnage extravagant et comique.

Structure de la tirade · v. 231-244 : le foudre de guerre. Noter la cohérence de cette partie, avec « armée » au début et à la fin ® mouvement oratoire particulier qui consiste à appuyer une proposition initiale d’une suite d’exemples convergents, aboutissant à une idée voisine du point de départ ; registre épique (parodie ® visée comique) ; violence, énergie… · v. 245-252 : l’amoureux ; registre lyrique, voire élégiaque (mais avec toujours une présence épique… cf. v. 250) ; douceur…mais on reste dans la parodie cf. images convenues du regard amoureux, de l’archer de Cupidon, etc. Passage s’opère avec le vers 244 : // expression amoureuse banale de « regard assassin » Þ v. 245 : il se métamorphose en amant : un mot enclenche le discours ; il semble improviser.

Procédés d’écriture

Point commun = l’emphase, l’amplification · modalité des phrases : noter les exclamatives · rythme haletant dû à l’ellipse du verbe ou à la juxtaposition · hyperboles : pluriel, chiffres, gradation croissante, tournures superlatives · vocabulaire du combat (expressivité) · images saisissantes : métaphores, personnifications, allégories · antithèses expressives · accumulations Þ un personnage excessif, exubérant, pittoresque… théâtral.

Acte II, scène 3 · à quel endroit de la scène le ton adopté par Adraste change-t-il ? Précisez les différences entre les deux tons employés. · montrez qu’Isabelle, quant à elle, ne change pas de ton à l’égard d’Adraste. · à partir de l’observation attentive du début et de la fin de chaque réplique, indiquez la façon dont le dialogue progresse dans cette scène. Qu’en conclure sur les relations entre les interlocuteurs ? · le volume des répliques est plus mince à la fin de la scène qu’au début. Quel sens donnez-vous à cette baisse ?

C’est la première apparition d’Isabelle sur scène, en compagnie de celui que Matamore a qualifié de « diable de rival » (v. 334) Þ on s’attend à une scène galante. // on sait par Pridamant qu’Isabelle aime Clindor : lui sera-t-elle fidèle ? Les jeunes gens continuent sur la scène une conversation engagée en coulisse : dès la première réplique on comprend qu’Isabelle ne répond pas aux avances d’Adraste Þ combat verbal (avec une atmosphère qui se gâte progressivement).

Répartition de la parole L’échange verbal se fait de façon inégale, dissymétrique : · v. 347-394 : Isabelle parle plus qu’Adraste ou lui coupe la parole ® elle domine · v. 395-409 : le dialogue est plus vif, les répliques se font plus courtes ® échange tourne à l’aigre Þ importance symbolique de la répartition (et donc de la maîtrise) de la parole au théâtre L’enchaînement des répliques · la tactique d’Isabelle pour se débarrasser d’Adraste consiste à reprendre un ou plusieurs mots de son interlocuteur et de les contester. · à partir du v. 361, Adraste emploie la même méthode pour répondre à Isabelle. Þ argumentation serrée et tendue entre les deux : combat à fleurets mouchetés ® dissimuler sous des querelles de mots une opposition plus profonde entre deux personnes.

Adraste : de la galanterie à l’autorité · jusqu’au v. 395 Adraste emploie un vocabulaire galant ® discours amoureux raffiné, voire même teinté de j platonicienne (cf. v. 376) · à partir du v. 395 il se fait menaçant et autoritaire : il obtiendra Isabelle de force, en plaidant sa cause auprès de son père. Isabelle : intelligence et vivacité

Contrairement à Adraste, elle reste la même tout le long de la scène, affichant d’emblée son refus, voire son hostilité. · une jeune première éprise de liberté : cf. v. 357 · elle sait garder de l’enjouement et a le sens de la répartie : cf. v. 365 et suiv., 391 et suiv. · tout en pouvant se montrer assez cruelle : cf. v. 361, 383, 388, v. 403 Sa sentence « Nous donnons bien souvent de divers noms aux choses » (v. 365) et sa réflexion sur le langage sont à relier directement au jeu global de la pièce, qui interroge la réalité du langage, la réalité des sentiments, voire la réalité tout court de ce bas-monde : qu’est-ce que la réalité dès lors qu’elle est minée par l’illusion ?

Acte III, scènes 1-2 · classez et commentez toutes les marques de l’autoritarisme de Géronte dans ces deux scènes. En quoi peut-on dire que cette autorité est vacillante ? · expliquez la différence qui oppose les valeurs défendues par le père et celles défendues par sa fille. Géronte : l’autorité vacillante d’un personnage-type de la comédie. · un personnage-type : du grec gerôn, « vieux » ; on en trouve dans de nombreuses comédies de Molière : c’est le type traditionnel du père autoritaire, opposé aux désirs de ses enfants. · les marques de l’autoritarisme : emploi de l’impératif, le vocabulaire de la force, le recours à l’argument d’autorité. · autorité vacillante car sa maîtrise se limite au langage et à l’espace : il règle les sorties d’Isabelle sans en diriger les actions ni les paroles, ni les sentiments. Il le reconnaît lui-même indirectement en employant successivement « puissance » au v. 669 et « impuissants » au v. 670 : il a conscience de ne plus maîtriser sa fille. Par ailleurs son pouvoir est vacillant car son savoir n’est pas complet : il est dans l’illusion quand il croit Isabelle amoureuse de Matamore.

Le conflit entre deux générations et entre deux systèmes de valeurs. · Isabelle (v. 641 et suiv.) se réclame de Dieu : la justice immanente établit que les amours spontanées sont voulues par le ciel, alors que les mariages forcés en sont haïs. Elle n’hésite pas à exprimer avec force son opposition et réplique librement à son père (// II, 3, avec Adraste). · Géronte en appelle d’abord à la « raison » (v. 628) puis à l’argument d’autorité - lié à son statut de père - (v. 655-656 puis 669 et 671-672). Noter que son monologue n’est qu’une série de lieux communs contre la jeunesse et les femmes ® discours stéréotypé qui en devient plus ridicule que convaincant.

Une scène de comédie (conflit père/enfant dans lequel le père apparaît comme rétrograde). Une scène qui confirme Isabelle dans son rôle de fille rebelle. Une scène qui relance l’intrigue : Lise, à la fin de l’acte II, s’est rangée du côté d’Adraste ; Géronte s’ajoute ici à la liste des opposants au bonheur d’Isabelle.

Acte III, scènes 5-6 · à la scène 5, quel aspect jusque-là inconnu de la personnalité de Clindor est-il dévoilé aussi bien à Lise qu’au spectateur ? (justifier en citant et en commentant le texte) · à la scène 6, montrer que le monologue de Lise s’organise autour d’une hésitation pour finalement aboutir à une prise de décision. · en quoi la succession de ces deux scènes est-elle un bon exemple du genre tragi-comique ?

Clindor : personnage volage et cynique (ce que rien ne laissait prévoir) · il fait un éloge de l’adultère : v. 789 et suiv. · il associe le thème de l’amour à celui de l’argent : v. 784, 791 · il incite Lise à jouer le jeu de la clandestinité : v. 793 · il use pour dire ses sentiments de mots qui ressemblent à ceux qu’il employait pour Isabelle v. 784 // v. 485, et fait explicitement le // entre les deux femmes, v. 783

Lise devient une héroïne tragique Son monologue est un monologue tragique : · structure délibérative (dilemme ® décision) · images nobles : v. 828, 833-834 · antithèses serrées : v. 845-846, v. 849 · rimes riches : v. 843-844, 852-851 · noblesse de l’expression de sentiments extrêmes : mots de tragédies, personnifications, questions oratoires, etc. Þ éloquence

Deux scènes de tragi-comédie Sur le plan des registres : · Scène 5 : comédie, badinage ® noter la fréquence du lexique lié au « rire » +v. 823 · Scène 6 : sérieux, voire tragique (parodie ?) Sur le plan des personnages : · Clindor se métamorphose · Lise change de statut social et moral : servante ® amoureuse de tragédie, jalouse de n’être pas aimée et voulant se venger

IV, 1 Monologue d’Isabelle · En vous appuyant, par exemple, sur les adverbes temporels et sur les temps verbaux, dégagez le plan de ce monologue et indiquez le thème principal de chaque partie. · Choisir une partie du monologue et analyser tous les procédés d’écriture (figures de style, sonorités, place des mots au sein des vers, etc.) qui en rendent le contenu particulièrement expressif.

Structure : de la plainte à l’imprécation · V. 981-988 : imminence du « châtiment » · V. 989-1010 : lamentations sur le passé · V. 1011-1016 : résolution intime : le suicide · V. 1017-1030 : menaces à l’adresse de Géronte

Particularités propres à chaque partie · V. 981-988 : noter l’emploi du modalisateur « devoir », qui laisse une marge d’incertitude ; vocabulaire de la justice ® emploi d’un vocabulaire assez abstrait pour remettre en cause les critères illégitimes que sont l’origine sociale (« l’autorité du mort ») et géographique (« faveur du pays ») ; enjambement(s). · V. 989-1010 : style élégiaque (exclamations, enjambements, etc.) ; champ lexical de la mort, ajouté à celui de la justice ; antithèses. · V. 1011-1016 : détermination marquée par l’anaphore « je veux » ; jeu sur les pronoms personnels ® emploi final du « nous ». · V. 1017-1030 : emploi d’un lexique imagé et très expressif ; hyperboles ; enjambements. Þ un monologue tragique : tentation du suicide, comme seule issue ; noblesse et violence des sentiments et de l’expression.

V, 4 Clindor, Rosine · Quelles sont les deux morales en conflit ? Qualifiez-les et expliquez-en les valeurs. · Comment les différences de ton expriment-elles bien l’opposition entre les deux personnages ? · En quoi peut-on dire que Rosine fait ici figure d’héroïne tragique ?

Deux morales en conflit

Clindor · « vertu » ® regret de ses égarements et défense de la fidélité : v. 1597 et suiv. ; v. 1619-1620 · « honneur » : cf. v. 1629 et suiv. ; v. 1673 ; v. 1685 et suiv. Þ son discours repose sur des termes moraux N.B. Sa défense de la « vertu » est malvenue, comme le note Rosine au vers 1628 Est-il sincère ou tient-il un tel discours uniquement parce qu’Isabelle l’écoute ? ® // III, 5 (avec Lise)… Rosine · honneur individuel, né de l’orgueil de cette femme trompée : cf. v. 1625 ; v. 1650 ; v. 1676 et suiv.

Deux tons opposés Clindor : ton mesuré et respectueux : vouvoiement, « Madame » ® distance et déférence Rosine · au début de la scène = registre amoureux (tutoiement et noms tendres) · à partir du vers 1621 = termes injurieux ; exclamations et interrogations ® trouble

Rosine : personnage tragique · marques du registre tragique : exclamations, interrogations, interpellations, voire injures ® colère et dépit amoureux ; rythme et sonorités de certains vers (cf. v. 1625-1628 ; 1650-1656) · dernière tirade de Rosine : v. 1691 et suiv. ® souhaits funestes, malédictions · référence à Phèdre : v. 1658 ® archétype de la femme aveuglée par sa passion · alternative tragique exposée par les vers 1650-1651 ® aucun des deux partis n’est satisfaisant, ils mènent à une issue fatale ; sentiment de l’irréparable, rien ne peut plus racheter la faute qui a été commise (cf. emploi du présent dans les derniers hémistiches).

V, 6 Eloge du théâtre par Alcandre · Dégagez les deux temps de cette scènes. En quoi peut-on dire qu’Alcandre aura été un maître de l’illusion jusqu’au dernier moment ? · Quels arguments Alcandre emploie-t-il dans son éloge du théâtre ? Pourquoi ses arguments sont-ils particulièrement propres à convaincre Pridamant ?

Une conclusion en deux temps · Fausse conclusion = jusqu’au vers 1752 ® tragédie : mort de Clindor et tentation du suicide de la part de Pridamant : cf. v. 1740 Alcandre est particulièrement manipulateur dans la mesure où, pour retarder au maximum la révélation finale, il va jusqu’à feindre une défense du suicide (cf. v. 1741 et suiv.) · Véritable révélation = à partir du vers 1753 ® comédie : cf. v. 1821

Un éloge du théâtre : vers 1781-1806

Il s’agit pour Alcandre de réhabiliter le théâtre aux yeux de la noblesse : cf. vers 1783 // v. 1805 · Fonction sociale du théâtre : art qui réunit toutes les couches de la population (du peuple au roi) ainsi que le pays tout entier (de Paris à la province) · Fonction ludique du théâtre : « divertissement » et « plaisir », qui suscite l’intérêt de tous (des puissants comme des sages ou des savants) · Fonction esthétique du théâtre : v. 1791, 1796, 1799 · Fonction économique du théâtre : cf. vers qui abordent le problème de l’argent, en particulier les vers 1801-1804 ® tentative de réconciliation entre l’idéologie de l’aristocratie et la bourgeoisie Ce qu’Alcandre n’aborde pas = aspect religieux de la question : théâtre peint les vices, détourne de la prière, enseigne la vanité et le goût de l’ostentation, est tout entier « hypocrisie » (en grec ® le « jeu » de l’acteur) ® acteur feint d’être un autre, ce qui va contre l’ordre du monde voulu par Dieu…

8. Le vendredi 28 décembre 2007, 22:39 par tite angie

bien tro compliké pr moi!! désolé!!!

9. Le mercredi 2 janvier 2008, 15:26 par Fifine

Est-ce que cet extrait caracterise bien l'art baroque?? et en quoi peut-il illustrer l'art baroque???

10. Le samedi 5 janvier 2008, 16:56 par camille

quelles sont le ou les sens que revêtent pour vous les termes d'" illusion comique " pour définir le genre théâtral??? merci de m'aider !!! bonne année a tous !

11. Le mercredi 9 janvier 2008, 18:01 par coca

Il me faudrait 10 termes appartenant au champs lexical de l'illusion, et 10 mots appartenant au champs lexical de la representation théâtrale.ainsi il faut que j'indique les lieux scéniques.Pourriez vous m'aider merci en attendant.Cordialement.

12. Le dimanche 20 janvier 2008, 20:19 par othy

tiens j'ai le meme devoirs que toi c'est bizzare xD

13. Le lundi 21 janvier 2008, 19:13 par yves

Pourquoi ne pas vous entraider ?

14. Le jeudi 24 janvier 2008, 12:25 par Nini

Je dois faire un exposé pouriez vous m'aider, le sujet est l'illusion dans la théâtre, d'apres l'oeuvre de Corneille.
Merci.

15. Le dimanche 27 janvier 2008, 09:53 par clément

j'aimerais qu'on m'aide car je dois faire un développement sur les métamorphoses de clindor et je comprends pas.
Merci

16. Le mardi 19 février 2008, 20:04 par marany

je dois faire un exposé bientôt et je dois montrer les rapports entre maitre et valet dans l'illusion comique de corneille. Je voudrais savoir : qui domine dans cette pièce de théâtre? Quels sont les liens de complicités entre maitre et valet, maitresse et suivante?
Merci.

17. Le mercredi 20 février 2008, 11:57 par sarah


Nous sommes 2eleves de 2nd et ns devons faire une sorte de biographie sur Matamore et nous manquons dinspiration je pense . . .

Si quelqu'un souhaite nous aider ...

18. Le samedi 23 février 2008, 18:17 par M0ùniiR

Bonjour :

Je voudrais savoir qui parle au nom de Corneille (l'auteur) , dans quel bt ? de l'acte 5 scéne 5 juqu'a la fin merci

19. Le lundi 25 février 2008, 15:05 par marie

Bonjour tout le monde, j’aurai besoin de votre aide pour une question concernant l’Illusion Comique de Corneille , la voici : Proposez un résumé de l’action de la pièce du point de vue de Clindor, après les retrouvailles (supposées) avec son père (c.f. vers 1680-1681). Votre texte commencera par ces mots : « Je me nomme Clindor… »
Mon problème est que je ne comprends pas la question ???
Si quelqu’un pouvait m’aider ça serai formidable
Merci d’avance !

20. Le samedi 8 mars 2008, 12:28 par fanny

comment peut on montrer précisement que la pièce est une représentation du théatre?

merci

21. Le mardi 7 octobre 2008, 19:00 par fantaisie

est ce que quelqu un pourrait me donner les exemples comiques les plus pertinants? merci

22. Le dimanche 4 janvier 2009, 18:54 par Clément

quels sont les différents lieux où va Clindor? ( pour montrer que l'unité de lieu n'est pas respectée)

23. Le jeudi 29 janvier 2009, 14:00 par cinaa

coucouu a tous es ce ke qulequ'un connaitrait le registre et la fonction de l'illusion comique acte 2 scene 2!!mercii davance!!!

24. Le jeudi 29 octobre 2009, 20:23 par laura

En quoi peut-on dire que le monologue de lise (acte III scène 6) pourrait être celui d'une tragédie?

25. Le dimanche 21 février 2010, 12:00 par lou

quelqu'un peut il m'aider, j'ai un devoir a faire, un sujet d'invention devant decrire les retrouvailles de pridamant et son fils apres la reveiation finale. merci d'avance!

26. Le mercredi 3 novembre 2010, 18:22 par louah

Bonsoir, je voudrais savoir: quels sont les projets de Corneille dans cette pièce?

27. Le lundi 15 novembre 2010, 18:27 par chatamelie56

!!!!!!!!!!!!!!! j'ai un gros problème !!!!!!!!!! :'( j'ai le même sujet que toi marie, mot pour mot en plus xD depuis 2008 t'as du trouver la réponse, même si je crois que tu t'en souviens plus lol !! xD mais j'ai besoin que tu m'aides :'(

28. Le mercredi 24 novembre 2010, 20:06 par nana

bonsoir je voulais savoir si vous pouvez m ' aider pour mon commentaire sur la pièce L ' illusion comique
le passage étudié est la tirade de Matamore ( acte 2 scène 2)
( vers 231 à 252)
j aurais besoin de deux parties si possible ,d arguments de votre part