L'enseignement initial du théâtre
Suite de notre travail de mise à disposition de documents cadre sur le théâtre, son enseignement et la formation d'acteur et de comédien :
DIRECTION DE LA MUSIQUE, DE LA DANSE,
DU THEATRE ET DES SPECTACLES
SCHEMA D’ORIENTATION PEDAGOGIQUE ET D'ORGANISATION
DE L'ENSEIGNEMENT INITIAL DU THEATRE
DANS LES ETABLISSEMENTS D'ENSEIGNEMENT ARTISTIQUE *
I - les règles de fonctionnement de la classe d'enseignement dramatique
1 - cursus
2 - limites d’âge
3 - recrutement
4 - présence des élèves et effectifs
5 - durée des études
II – la découverte du théâtre : de l'éveil à l’initiation
III - l'enseignement du théâtre
1 - cycles
2 - validation des études
IV - le projet pédagogique
V - les enseignants
VI - les conditions de travail
1 - locaux
2 - matériel
VII - le contrôle pédagogique
- Cette rédaction, qui reprend l’essentiel des dispositions inscrites au schéma d’orientation de juin 2001, en constitue une mise à jour au 1er juillet 2005
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PREAMBULE
Ecole de vie, de liberté et de citoyenneté, de découverte et de
connaissance, le théâtre est un exercice de l’imagination, de la sensibilité et de
l’intelligence qui implique des techniques et son enseignement une méthode.
L'enseignement du théâtre régit l'apprentissage d'un art et doit s'envisager
sous un double éclairage :
- une approche globale du théâtre
- une formation d'acteur
Son ambition est de transmettre en les réinventant les règles d’un jeu - le
théâtre - fondé sur la représentation de la relation de l’homme au monde.
En application de ces principes, les classes d'art dramatique des
établissements d'enseignement artistique proposent, dans un cadre défini, un
enseignement initial à l’art et à la pratique du théâtre qui ne préjuge pas de
l’avenir des élèves : spectateurs avertis, artistes amateurs, candidats à l’aventure
professionnelle, sans privilégier aucune de ces hypothèses.
Placées au sein d’établissements à vocation pluridisciplinaire, elles sont
appelées à se saisir des ressources existantes en matière d’enseignement de la
musique et de la danse et à s’inscrire pleinement dans le projet pédagogique global
de ces établissements.
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I - les règles de fonctionnement de la classe d'art dramatique
1 - cursus
Les établissements d'enseignement artistique proposent un cursus
s'organisant à partir de trois cycles :
- un premier cycle de détermination
- un deuxième cycle pour l'enseignement des bases,
- un troisième cycle pour l'approfondissement des acquis.
Dans un nombre limité d'établissements qui réunissent les volontés et les
conditions de sa mise en oeuvre - et après un accord formel du ministère de la
culture et de la communication - il pourra être proposé à certains élèves ayant le
projet de faire du théâtre leur métier, et en priorité à ceux qui ambitionnent de
poursuivre leur apprentissage dans des établissements d'enseignement supérieur,
un troisième cycle d’enseignement professionnel initial élargissant les contenus
pédagogiques, à travers un enseignement renforcé. Cette mise en place progressive
permettra d’ici quelques années de compléter le dispositif national d’enseignement
du théâtre, en amont de l’enseignement supérieur.
2 - limites d’âge
A l'existence d'une envie de théâtre et de sa pratique chez l'enfant peut
répondre une proposition d'activités d'éveil et d’initiation - hors cursus - dans les
établissements d'enseignement artistique. Ces activités accueilleront les enfants à
partir d'un âge minimum de 8 ans.
En revanche, l’abord du jeu théâtral requiert un corps et un esprit déjà
suffisamment formés. C’est pourquoi l’âge de 15 ans semble un seuil souhaitable
pour l’accès à un véritable apprentissage de l’art dramatique.
Une limite d’âge supérieure ne saurait être uniformément fixée d'autant
que la vocation de l'enseignement initial est d'être ouvert à tous, dès lors que les
exigences communes de travail et de discipline sont respectées. Néanmoins, dans
le souci que la dynamique collective de travail ne soit pas freinée par une
hétérogénéité des âges et des motivations, les candidatures d'adolescents et de
jeunes adultes sont privilégiées et l'accueil d'élèves plus âgés examiné au cas par
cas. Eventuellement, la mise en place d'ateliers de pratiques en amateur à
destination des adultes peut être une réponse à une demande nombreuse.
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3 - recrutement
L’absence de sélection est la règle première et intangible en phase d'éveil
et d’initiation.
A l’entrée du 1er cycle (de détermination), cette sélection peut se résumer à
un entretien avec l’équipe pédagogique.
A partir du 2ème cycle, elle est indispensable : nul ne doit penser qu’on y
accède sans conditions et qu’on peut la fréquenter de manière épisodique et
facultative. La mise à l’épreuve, durant plusieurs jours, de la motivation, de la
détermination et des aptitudes à l’apprentissage des postulants sous forme d’un
stage qui les immerge dans la réalité de l'enseignement, avec ses exigences de
présence, de travail et d’investissement, est une formule probante de sélection. Ce
stage doit déboucher sur une proposition d’admission par l'équipe enseignante,
validée par le directeur de l'établissement, sauf s’il s'achève par la présentation de
travaux devant un jury dont le professeur responsable de la classe est membre,
chargé de proposer au directeur ces admissions.
4 - présence des élèves et effectifs
Le temps moyen de présence hebdomadaire de chaque élève doit être
envisagé comme suit :
- de 3 à 4 heures dans le 1er cycle,
- de 3 à 6 heures dans le 2ème cycle,
- de 6 à 12 heures dans le 3ème cycle, mais 16 heures au minimum s’il
s’agit d’un 3ème cycle d’enseignement professionnel initial.
A partir du 2ème cycle, cette présence doit se traduire pour chaque élève par
la possibilité de participer à un minimum de 2 cours ou ateliers par semaine.
Dans ce cadre, un enseignant qui assure un service de 16 heures
hebdomadaires ne peut suivre correctement plus de 20 à 25 élèves (tous niveaux
confondus), d’autant que la nature même de cet enseignement exige un suivi
individualisé. Au-delà de ce nombre, il est impératif de prévoir des heures (ou
postes d'enseignants) complémentaires.
L'apport de temps partiels spécialisés - techniques vocales, instrumentales,
chorégraphiques, notamment - est à encourager.
Cet apport devient obligatoire lorsque l'établissement propose un cycle
d’enseignement professionnel initial.
5 - durée des études
Le passage d’un cycle à l’autre dépend des conclusions de l'évaluation
continue. La durée moyenne du cursus d’enseignement initial est de 4 ans. Un
élève déterminé et suffisamment disponible peut parcourir les 3 cycles en 3 ans.
S’il convient de préserver la possibilité de redoublements, aucun élève ne doit
rester plus de 6 ans dans la section d’art dramatique.
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II – la découverte du théâtre : de l’éveil à l’initiation
public visé / éveil : de 8 à 12 ans ; initiation : de 13 à 15 ans
volume horaire hebdomadaire conseillé : de 2 à 4 heures
L'apprentissage du théâtre à partir de l'adolescence, lorsqu'il est bien conçu, ne
requiert pas forcément l'existence d'un cycle élémentaire préparatoire.
Cependant, chez l'enfant, le plaisir du jeu, celui des histoires qu'on lui - et qu'il
(se) - raconte, les premières envies de théâtre existent. Il est donc légitime de lui
proposer un accompagnement de ces aspirations qui en respecte le cheminement,
augmente la capacité à les satisfaire, en organise et enrichisse l'expression,
aiguisant la curiosité et le goût, sans relever pour autant d'un cursus
d'enseignement.
Cet éveil doit être fondé sur les approches et principes suivants :
1. une dimension pluridisciplinaire : théâtre, mais aussi musique, chant, danse,
arts plastiques ;
2. la sollicitation de l'expression personnelle de l'enfant - individuelle et collective
- non comme une finalité mais comme point de départ de l'exploration de l'art
théâtral ;
3. une pratique ludique, confrontée aux outils, techniques et accessoires qui
l'enrichissent et élargissent la palette du jeu ;
4. l'éveil de la curiosité de l'enfant à travers la découverte du monde du théâtre.
Ces principes trouvent leur concrétisation à travers une conduite
pédagogique, sur 1 ou 2 ateliers hebdomadaires, privilégiant et organisant :
1. des ateliers interdisciplinaires fondés sur le développement de la disponibilité
corporelle et sensorielle (concentration et attention, perception, proprioception,
écoute de soi et des autres...) et la perception, la découverte, la structuration de
l'espace et du temps (le corps dans l'espace, direction, orientation et adresse,
partage de l'espace, durées, rythmes...) ;
2. l'écriture personnelle, individuelle et collective, sollicitée ou non par le conte,
l'histoire, le mythe, dialoguée ou non, en référence ou non à un répertoire (fût-il
spécifique) ;
3. le jeu dramatique et le recours aux outils du jeu : la voix, le geste, mais aussi la
marionnette, le masque, les objets, l'exploration et la construction sonore,
l'image... ;
4. une rencontre avec le monde du théâtre, ses spectacles, ses lieux, ses métiers,
ses techniques spécifiques (décors, costumes, masques, marionnettes...).
Pour la tranche d’âge de 13 à 15 ans, on s’inspirera, au sein d’ateliers
d’initiation au théâtre, des principes qui fondent l’éveil et des éléments
constitutifs du premier cycle d’apprentissage, dans un esprit de découverte de
l’art théâtral, et de sa place dans la société, adapté aux attentes de
l’adolescence.
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III - l'enseignement du théâtre
public visé : âge minimum : 15 ans
durée des études : de 3 à 6 ans
organisation : selon trois cycles
1 - les cycles
La découverte et l’apprentissage du théâtre, intimement liés au
développement de la personnalité appellent un processus de formation
délibérément ouvert. Il ne saurait être question de codifier une progression
d’acquisitions de compétences dont chaque degré conditionnerait l'abord du
suivant. Il s'agit plutôt de procéder par phases d’apprentissage, à travers
trois cycles de formation.
Principes communs aux trois cycles
Toute pratique active régulière du théâtre sollicite le corps, la voix, le
rapport au texte, et convoque l'imaginaire.
Une culture artistique générale - théâtrale, mais aussi musicale, plastique,
chorégraphique... - doit être dispensée aux élèves.
Là où ils s'avèrent pertinents - notamment pour l'acquisition des
fondamentaux - des cours ou ateliers interdisciplinaires doivent être encouragés.
Les élèves sont tenus d'assister régulièrement à des spectacles
professionnels. L'acquisition des bases d'une analyse critique des spectacles fait
partie de l'enseignement.
Premier cycle : cycle de détermination
durée du cycle : 1 an
volume horaire hebdomadaire : de 3 à 4 heures
En prolongement ou en complément
- des ateliers d’éveil et d’initiation (cf. supra), là où ils sont organisés,
- d’une pratique en amateur,
- d’ateliers en ou hors temps scolaire,
- des enseignements de spécialité proposés par l’Education nationale (L3
théâtre),
ce cycle permet une première découverte organisée de l’art théâtral à travers une
confrontation aux enjeux fondateurs d’un apprentissage.
Il appelle
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- une identification, à partir des « désirs premiers » de théâtre de l’élève, mais
aussi à partir du dépassement des représentations les plus convenues de cet art,
de l’amplitude et de la diversité des champs d’exploration et d’apprentissage ;
- une confrontation aux exigences du travail en groupe, à l’enjeu collectif du
jeu dramatique ;
- une découverte des exigences du « corps » théâtral - voix, corps dans l’espace
– puis, une première approche du « jeu avec », du regard, de l’écoute, de
l’adresse à l’autre (selon les principes d’apprentissage énoncés en 2ème cycle) ;
- une mise en enjeu de la prise de parole, individuelle (à commencer par la
lecture) et collective (y compris à travers le travail de choeur).
Deuxième cycle : l’enseignement des bases
durée du cycle : de 1 à 2 ans
volume horaire hebdomadaire : de 3 à 6 heures
L'enseignement, en deuxième cycle, s'organise à partir de 4 enjeux principaux :
acquérir et entretenir une disponibilité corporelle et vocale par un travail
régulier sur :
- la maîtrise du corps, son inscription dans l'espace et dans le temps ;
- la maîtrise de la voix, parlée et chantée, la fonction poétique du langage à
travers la diction, l'intonation, l'intention, du souffle jusqu'à la parole.
aborder le jeu théâtral par
- l’improvisation et la pratique du jeu, impliquant
- la présence ;
- l’engagement : l'énergie, la prise de risque ;
- le rapport à l’autre : l’attention , l’observation , l’écoute, l'adresse au
partenaire, l’échange ;
- la prise de distance, en particulier par l'utilisation du masque, de la
marionnette… ; - l'exploration des répertoires du théâtre :
- le travail sur le texte ;
- le travail sur la langue, sur la parole et sa mise en voix ;
- le travail sur la mise en situation de l'acteur.
acquérir les bases d'une culture théâtrale par :
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- une approche des spécificités de l'écriture théâtrale, y compris en s'y
essayant ;
- une approche de la dramaturgie : situation, action, conflit, partage de la
parole, image scénique, déroulement dramatique...;
- une ouverture sur les pratiques théâtrales les plus contemporaines.
⇒ explorer divers modes et techniques d'expression théâtrale et aborder
d'autres disciplines, par la rencontre avec
- au moins un des modes et techniques suivants : marionnette, théâtre
gestuel, clown, commedia dell'arte, conte...
- au moins une des disciplines suivantes : danse, musique, art vocal,
chanson, arts plastiques, cinéma et autres arts liés à l'image...
Troisième cycle : l'approfondissement des acquis
durée du cycle : de 1 à 3 ans
volume horaire hebdomadaire : de 6 à 12 heures
L'enseignement du théâtre, en troisième cycle, s'organise à partir de 4 enjeux
principaux :
poursuivre l'entraînement corporel et vocal par une pratique régulière
- de la danse,
- des techniques vocales (voix parlée, voix chantée).
privilégier le travail d’interprétation, dans sa triple acception :
- capacité à concrétiser une présence sur le plateau ;
- capacité à partager cette présence, sur scène, avec des partenaires ;
- capacité à toucher chaque spectateur dans son imagination, sa sensibilité
son intelligence, à travers l'adresse à un public.
approfondir la culture théâtrale par :
- outre celle de la dramaturgie, une approche de la scénographie, de la mise
en scène et, plus globalement, de l'évolution des formes théâtrales et des
courants esthétiques ;
- la lecture d’oeuvres (dramatiques et non dramatiques) ;
- une approche des réalités institutionnelles, sociologiques et économiques
du secteur théâtral.
renforcer l'acquisition ou la maîtrise d'outils par la pratique régulière :
- d'ateliers d'écriture ;
- d'au moins un des modes et techniques suivants : marionnette, théâtre
gestuel, clown, commedia dell'arte, conte, cirque...
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- d'au moins une des disciplines suivantes : danse, instrument de musique,
art vocal, chanson, cinéma et autres arts liés à l'image...
Le troisième cycle inclut la pratique périodique d’ateliers, pour lesquels il est fait
appel à des intervenants extérieurs, en liaison, entre autres, avec le tissu artistique
proche (centre dramatique, compagnie conventionnée, notamment) et l'université,
débouchant ou non sur une présentation publique de travaux.
Au cours de ce cycle, les projets d'élèves, individuels et par groupes, sont
encouragés et accompagnés, dés lors qu'ils s'inscrivent opportunément dans le
déroulement des études sans s'y substituer.
Cycle d’enseignement professionnel initial
durée du cycle : de 2 (minimum) à 3 ans
volume horaire hebdomadaire : 16 heures minimum
Extension optionnelle du tronc commun du troisième cycle (cf. supra), le cycle
d’enseignement professionnel initial appelle, dans le cadre d’un volume horaire
plus important un programme exigeant et personnalisé construit autour
- d’ un approfondissement des acquis
- d'ateliers réguliers menés par des intervenants extérieurs ;
- d’un perfectionnement en techniques vocales et chorégraphiques (de l’ordre
de 2 heures/semaine pour chaque discipline), concerté entre enseignants de ces
disciplines et enseignant(s) « théâtre » ;
- de l’accompagnement de projets individuels et collectifs d’élèves.
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2 - validation des études
Evaluation continue
Dans les trois cycles de l’apprentissage, l’équipe pédagogique, sous la
responsabilité du (ou des) professeur(s) d’art dramatique, mène une évaluation
continue des élèves. Cette évaluation peut revêtir des formes diverses, dont des
présentations de travaux, avec le concours, le cas échéant, de personnalités
extérieures, et prendre en compte des travaux et recherches des élèves, dans le
cadre de leurs projets personnels.
C'est également dans ce cadre que peut être décidé, le cas échéant, le passage
anticipé d’un élève d’un cycle au suivant.
En fin de premier cycle
Au terme d’une auto évaluation accompagnée par l’équipe pédagogique, l’élève
est encouragé ou non à solliciter son entrée en 2ème cycle.
En fin de deuxième cycle : trois possibilités :
- l’élève accède au troisième cycle ou au cycle d’orientation professionnelle ;
- l’élève est autorisé à poursuivre une année en deuxième cycle ;
- l’élève obtient une attestation validant son niveau d'études et quitte la section.
Le passage du deuxième au troisième cycle, se fait sur la base de l'évaluation
continue, indépendamment d’éventuelles présentations de travaux de fin de cycle.
L'accession à un cycle d’enseignement professionnel initial menant à un diplôme
national - se fait sur la base d'un engagement volontaire de l'élève, nécessairement
précédé d'un entretien avec l'équipe pédagogique. A titre dérogatoire, cette
accession pourra se faire, sur demande de l'élève et avec l'accord exprès et
formalisé de l'équipe pédagogique, au terme de la première année du troisième
cycle.
En fin de cursus : trois possibilités :
- l’élève obtient (ou non) soit un certificat d'études théâtrales et quitte la
classe, soit un diplôme d’études théâtrales et quitte la classe ;
- l’élève est autorisé à poursuivre une dernière année en troisième cycle ou en
cycle d’enseignement professionnel initial.
Le certificat d'études théâtrales est délivré au terme d'un cursus complet
(premier, deuxième et troisième cycles), validé par une évaluation continue ; une
prestation finale présentée devant l’équipe pédagogique (sans recours à un jury
spécifique) peut constituer un des modules de cette évaluation.
Il atteste d'un niveau élevé de pratique théâtrale.
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Le diplôme d’études théâtrales est réservé aux élèves ayant suivi, dans le cadre
d'un cursus complet, un cycle d’enseignement professionnel initial.
Il est délivré sur la base d'une validation par évaluation continue et d'un examen
final.
Cet examen est conduit par un jury présidé par le directeur de l’établissement ou
son représentant et composé de personnalités extérieures reconnues pour leur
compétence dans le domaine du théâtre. Ce jury doit être désigné en accord avec
le professeur responsable de la section. Celui-ci - qui est invité au jury à titre
consultatif - est appelé à faire valoir, lors de la délibération tous éléments
d'information qu'il juge utiles et notamment les conclusions qu'il tire de
l'évaluation continue.
Il est vivement recommandé d’inclure le plus régulièrement possible dans les jurys
un inspecteur de la direction de la musique, de la danse, du théâtre et des
spectacles ou le conseiller théâtre de la DRAC.
La présence au sein du jury d’enseignants des écoles supérieures de théâtre et
d’enseignants responsables d’autres cycles d’enseignement professionnel initial
est également souhaitable.
Dés lors que les conditions d'organisation le permettent, il est recommandé
qu'un jury régional ou interrégional unique soit réuni pour l'ensemble des
élèves postulant à l'obtention du diplôme.
A compter de l’année 2009, dans les conditions fixées par le décret n°2005-
675 du 16 juin 2005, l’actuel diplôme d’études théâtrales deviendra le
« diplôme national d’orientation professionnelle d’art dramatique ».
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IV : le projet pédagogique
Dans le cadre du cursus d'enseignement par cycles, il convient de
laisser à l'équipe pédagogique une liberté d’organisation interne de son
travail, au regard notamment de la diversité de l’apprentissage de l’art du
théâtre.
Dans cet esprit il appartient à l'équipe pédagogique de proposer l’emploi
du temps de la section, étant admis que les cours sont répartis sur au moins trois
jours et que les horaires correspondent aux jours et aux heures les plus favorables
aux élèves.
Pour chaque cycle, des cours spécifiques avec des élèves de même niveau
doivent être préservés. Cependant, le principe de cours communs aux élèves des
deux cycles n'est pas à exclure, pour une partie de l'enseignement, d'autant qu'ils
stimulent par l'émulation les processus d’évolution personnelle des élèves.
Cette souplesse de fonctionnement doit s'inscrire dans le projet
pédagogique de l'équipe enseignante, porté à la connaissance des usagers de
l’établissement et assorti d'un programme mis à jour chaque année.
Ce programme guide la vie en interne de la classe ou département d'art
dramatique, harmonisant apprentissages techniques, acquisition de savoirs,
approche du répertoire et éveil à la création contemporaine, ouverture à d'autres
arts, travaux de recherche, réalisations individuelles et collectives.
Dans le respect des équilibres nécessaires à un apprentissage méthodique
et dans le souci d'un aller et retour fécond entre l'école et le monde extérieur, le
programme décrit également les démarches d'ouverture sur la vie artistique,
destinées à compléter et élargir l'enseignement délivré dans l'établissement sans
jamais s'y substituer.
C'est ainsi qu'à l’intérieur même de l’établissement, outre sa participation à
des cours et ateliers interdisciplinaires, la classe ou département d'art dramatique
peut s’impliquer dans des expériences de collaboration avec des classes d’autres
disciplines (musique, art vocal ou danse), dans le cadre de projets ponctuels
communs.
De même des présentations de travaux en cours devant des spectateurs (de
préférence à une production complète de spectacle) ne sont pas à exclure, pourvu
qu’elles ne soient pas systématiques et qu'elles ne constituent pas un objectif final
de l'enseignement.
Elles peuvent s’avérer très fructueuses lorsque ce public est constitué de
personnalités artistiques et culturelles proches de la classe, « regard extérieur »
régulièrement invité et consulté en tant que « conseil pédagogique » sur des
propositions de travail des élèves.
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Dans tous les cas, le professeur doit être le seul juge de l’opportunité
pédagogique de toute ouverture au public de sa classe.
Outre le recours à des intervenants épisodiques, la section d’art dramatique
s’efforce d’établir des relations privilégiées avec les théâtres et les compagnies de
la région : facilités accordées aux élèves pour assister aux spectacles, à certaines
répétitions, à des rencontres avec des artistes résidant ou de passage dans la
région, aux débats publics...
Une place peut être faite enfin à une découverte, limitée dans le temps,
d'expériences d'action théâtrale menées en milieu scolaire et auprès de publics
spécifiques : maisons de retraite, hôpitaux, foyers de jeunes, prisons...
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V : le professeur d’art dramatique
1 - un artiste enseignant
Il faut que l’enseignant puisse rester un artiste en exercice et qu'il puisse,
pour ce faire, concilier les obligations de son statut avec la poursuite d’une activité
artistique professionnelle. Il est donc souhaitable que, dans le respect de la
législation en vigueur en matière de cumul de rémunérations, dans le cadre général
du règlement intérieur de l’établissement, comme dans les autres disciplines, un
droit exceptionnel à des aménagements d’horaires pour cause d’exercice
professionnel extérieur soit reconnu à l'enseignant, sous réserve :
- de l’accord préalable du directeur,
- d’un plan de récupération des heures de cours ou d’une proposition de
remplacement temporaire par un professeur extérieur proposé par
l'enseignant et agréé par le directeur.
2 - une équipe pédagogique
La plupart des classes d’art dramatique ouvertes dans les établissements
d’enseignement artistique ont été confiées à un unique professeur.
Le renforcement de l'enseignement de l'art dramatique, à travers la création
de départements théâtre, notamment dans les établissements désireux de mettre en
oeuvre un cursus complet d'apprentissage, appelle la constitution d'équipes
pédagogiques, sous l’autorité du chef d’établissement. Dans leur forme la plus
élaborée, ces équipes sont composées de plusieurs enseignants d’art dramatique
(formation générale et formation à des techniques spécifiques) qui en assurent la
responsabilité, d’ enseignants d’autres disciplines associés à l’apprentissage du
théâtre et, le cas échéant, d’intervenants extérieurs régulièrement sollicités.
Par ailleurs, certains établissements se sont dotés de « départements des
arts de la scène », regroupant notamment les enseignements de l’art vocal, de la
danse, de l’art dramatique. Cette organisation en département pédagogique est
propre à favoriser les échanges entre disciplines et sa mise en place, lorsque les
conditions en sont réunies, est à encourager.
3 - recrutement et statut
Depuis 1993 un certificat d’aptitude permet de distinguer les candidats
ayant satisfait aux épreuves, artistiques, culturelles, techniques et pédagogiques
d’un examen national de haut niveau organisé périodiquement par la direction de
la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles.
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Par ailleurs, les concours organisés par le centre national de la fonction
publique territoriale, conformément aux textes en vigueur (cf. décret du 2
septembre 1992) et ouverts, en externe, aux détenteurs du certificat d’aptitude,
permettent le recrutement de professeurs titulaires de la fonction publique
territoriale.
La création du D.E. en 2005 devrait permettre, dans l’avenir, le
recrutement d’assistants spécialisés en théâtre.
Les établissements d'enseignement artistique sont tenus aux règles qui
régissent cette filière.
4 - formation continue
Il est vivement recommandé que les enseignants participent aux stages
annuels organisés à l’initiative du centre national de la fonction publique
territoriale et ouverts à tous les professeurs agents de collectivités territoriales.
Ces stages de haut niveau, animés par des praticiens reconnus dans les
domaines les plus variés du théâtre, se proposent de répondre à des besoins tant
pédagogiques et organisationnels - en renouvelant l'approche des méthodes et des
outils de la formation - qu’artistiques, en favorisant les rapports entre formation et
création.
Il importe par ailleurs que les établissements dont ils dépendent facilitent
leur participation à d’autres dispositifs de formation continue, notamment les
stages organisés sous l’égide de l’A.F.D.A.S. ou ceux proposés par certains
centres dramatiques nationaux (ateliers formation / recherche).
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VI - les conditions de travail
1 - le(s) lieu(x) de travail
La formation de l’acteur exige avant tout de l’espace et du temps. C'est
dire l'importance de la mise à disposition d'au moins une salle à usage
exclusif, affirmant la spécificité et l’identité de l’art dramatique au sein de
l’établissement et permettant aux élèves, en dehors des heures de cours ou ateliers,
de travailler et répéter entre eux.
Le module idéal d’espace nécessaire par élève peut être estimé à la surface
d’une envergure de bras ouverts, soit environ 4 m2. Soit un espace de travail
d’environ 100 m2 pour une classe de 25 élèves ; un lieu vide, insonorisé, plan,
suffisamment haut de plafond pour créer un volume d’«appel », physique et
psychique, sans obstacles contraignants ni dangereux..
Un équipement technique de la salle d’art dramatique est souhaitable :
scène basse amovible, praticables, rideaux ou panneaux mobiles, projecteurs, jeu
d’orgue, matériels audiovisuels...
Est également souhaitable, l’usage de petites pièces (attenantes si possible)
pouvant servir d’entrepôt de matériel (appareils audiovisuels, disques, cassettes,
bandes vidéo, livres, documentations, masques, marionnettes, éléments de
costumes, accessoires, bâtons, ballons etc...), de vestiaire (avec douches), de
bibliothèque.
Toutefois, toutes les disciplines de l’apprentissage de l’art dramatique ne
requièrent pas le même espace. Le partage rigoureux de locaux avec d’autres
sections exigeant également l’usage temporaire d’un vaste espace (orchestre,
danse, musique de chambre...) peut - en cas de nécessité - être envisagé, s’il est
programmé dans un respect égal des besoins inhérents à chaque discipline.
2 - moyens de fonctionnement
Dans le cadre du budget de l’établissement, il est nécessaire au bon
fonctionnement de la section d’art dramatique qu’elle dispose annuellement de
moyens permettant notamment la constitution et l’entretien d’un fonds de
bibliothèque, de vidéothèque, l’acquisition de masques, documents,
enregistrements, éléments de costumes, accessoires divers ainsi que la couverture
des dépenses occasionnées par les sorties aux spectacle (tout ou partie), les
présentations publiques de travaux d’élèves, à l’intérieur ou à l’extérieur de
l’établissement.
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VII : le contrôle pédagogique
Les classes et départements d’art dramatique des établissements
d'enseignement artistique sont placées sous le contrôle pédagogique de l’Etat. Une
inspection régulière de ces classes peut être réalisée par un inspecteur de la
création et des enseignements artistiques placé auprès de la direction de la
musique, de la danse, du théâtre et des spectacles, à la demande de la collectivité,
territoriale concernée, voire du ministère chargé de la culture. Dans tous les cas,
cette demande doit être transmise au directeur de la musique, de la danse, du
théâtre et des spectacles par la direction régionale des affaires culturelles.
Commentaires
Merci Yves pour toutes ces informations.
Je les ai lu avec beaucoup d'attention car comme tu le sais j'envisage le Diplôme d'Etudes théâtrales pour pouvoir enseigner par la suite. Celui ci n'est pas à l'ordre du jour malheureusement à L'ENM pour septembre 2008. J'espère qu'il le sera pour 2009. Je ne me manquerai pas de poser la question au nouveau directeur de notre conservatoire dès qu'il pourra venir rencontrer notre classe de théâtre.
Je trouve tes infos très complètes et justes, même si nous ne bénéficions pas de toutes les conditions idéales requises pour travailler notre art, il faut savoir que ce conservatoire est nouveau laissons lui le temps de s'adapter à ceux qui y enseignent et à leurs éléves qui y passent une bonne partie de leur temps libre.
Je pense qu'avec des professeurs et des élèves comme nous serieux, rigoureux, motivés, passionnés, déterminés et heureux d'être là, nous arriverons à obtenir de réelles conditions de travail.
Tout s'obtient avec patiente et persevérence comme tout dans la vie.
Notons quand même que malgré notre salle que nous trouvons petite à notre goût les gens du théâtre, il s'y passe toujours de très très belles choses et souvent magique. La preuve en est que nous sommes très sollicité pour travailler avec d'autres partenaires de la région ou du conservatoire et qu'il arrive que nous ne puissions répondre à toutes les demandes.
Certes avec un vrai plateau, rideaux, décors et accessoires, notre imagination serait encore plus débordante mais je crois ne pas me tromper en disant qu'avec presque rien on a réalisé et réaliserons encore de très grandes et belles choses.
Ami(e)s théâtreux je vous salue et vive le Théâtre!
ps: grand merci encore à Yves qui alimente régulièrement ce blog dans lequel chaque visiteur devrait y trouver un petit plus pour conforter et alimenter un peu plus sa passion.
Aïcha